L’engagement politique

L’engagement pour le pacifisme

 « Je vais à la gare voir passer les trains,  et je pleure : c’est un défilé continu de gamins chasseurs alpins qui gaiement et crânement vont vers « Berlin » comme ils disent en passant. (…) Je suis si mortellement triste de ces misères actuelles et de toutes celles que je prévois encore (…)  Tant de petits gars crevant dans la boue, sous la pluie, tant de pères de famille tués. »

A l’été 1914, Signac écrit à sa première épouse Berthe, depuis le petit village des Hautes-Alpes où il est bloqué depuis l’éclatement du premier conflit mondial, avec sa compagne Jeanne et leur fille. Il exprime à travers ses missives son déchirement et l’anéantissement de son idéal pacifiste et de ses espoirs antimilitaristes

« Jamais je ne pourrai me remettre, je le crains, de l’épouvantable détresse où, malgré mes efforts, je sombre ».

Il cesse alors de peindre pendant trois ans.

L’entente entre les peuples a toujours été au cœur de ses convictions.

Son engagement le plus retentissant remonte à l’année 1898, lors de l’affaire Dreyfus qui divise alors la France entière, même au sein de la sphère artistique. Signac s’engage ouvertement dans le débat en soutenant Zola. Au lendemain de la publication de « J’accuse » dans l’Aurore, le peintre écrit au journal pour faire partie des pétitionnaires réclamant la révision du procès du capitaine Dreyfus.

Anarchiste convaincu, comme beaucoup d’artistes et d’intellectuels à la fin du XIXe siècle, Signac est également sympathisant de gauche au début du siècle suivant. Dans les années 1920, au moment de la fondation du parti communiste, il fait la connaissance de l’un de ses fondateurs, Marcel Cachin, qui deviendra son ami avant de rejoindre son cercle familial, lorsque la fille de Paul Signac épousera le fils de Marcel Cachin.

Dans l’entre-deux-guerres, Signac intensifie son activité politique.

Jusqu’à la fin de sa vie, il militera en faveur de la paix en rejoignant officiellement le comité mondial de lutte contre la guerre et le fascisme initié au début des années 1930 par les écrivains Henri Barbusse et Romain Rolland. L’une de ses dernières missions en tant qu’intellectuel engagé sera l’accueil en France du Mahatma Gandhi lors de sa tournée européenne.

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